Dans sa maison de Roubaix, un ancien centre industriel du nord de la France aujourd'hui considéré comme la ville française la plus pauvre, la dame Madeleine Deleporte il manque de son déodorant maison.
"C'est rapide et très simple" dit-il en montrant sa recette à base d'huile de coco, de farine et de quelques gouttes d'une huile parfumée de son choix. "Ça me prend 5 minutes : on laisse dissoudre dans l'eau et c'est prêt", », raconte la trentenaire, infirmière de profession, devenue aujourd'hui experte du zéro déchet, raconte à l'agence France Presse.
Et ce n'est pas tout: Magdalene fabrique également son propre détergent à vaisselle liquide, son shampoing, son dentifrice, son yaourt et ses cosmétiques. Il répartit les produits dans autant de contenants qu'il conserve comme ceux que l'on peut acheter à l'hypermarché. « Ici, à la maison, nous économisons environ 150 euros par mois, ce qui n'est pas peu » Il dit. Et il a raison.
Les Deleporte font partie des 500 familles de Roubaix qui se sont engagées dans un projet zéro déchet avec pour objectif à moyen terme de sauver la planète, tout en économisant leur porte-monnaie à court terme.
Roubaix, la ville frontalière avec la Belgique que vous connaissez peut-être pour être l'étape d'arrivée d'une course cycliste classique au départ de Paris, n'est pas au bon endroit. Le taux de chômage y est élevé et bon nombre de ses 100.000 XNUMX habitants vivent dans des logements sociaux. De nombreuses études (dont une assez détaillée de l'Insee) l'identifient comme la commune la plus défavorisée économiquement de France.
Il y a 5 ans, la Mairie a lancé une initiative pour aider les familles à changer leurs habitudes afin de vivre avec moins de déchets, en encourageant le recyclage des produits recyclables et la réutilisation des produits non recyclables.
Les citoyens participants reçoivent des invitations à des ateliers qui apprennent à utiliser des produits et accessoires utiles ainsi que des tableaux à remplir pour garder un œil sur les dépenses ou des balances pour peser les déchets (je le jure) et prendre en compte les améliorations dans la gestion des produits.
L'expérience de Madeleine
Magdalene Deleporte a été l'une des premières volontaires. Une bouteille de son shampoing maison coûte environ un euro le litre et dure un peu plus d'un mois. Son dentifrice est à base d'huile de menthe, et elle utilise de vieux vêtements coupés à cet effet comme éponges de cuisine.
Le verre est le maître dans la cuisine, remplaçant tout homologue en plastique. « Je passe plus de temps à les laver, mais au moins je sais ce qu'il y a dedans. » Il dit. Le mode de vie zéro déchet l'a rendue plus attentive à l'environnement et à la qualité de vie de ses deux enfants.
Pour eux seulement le meilleur: l'épargne n'exclut pas que Chloé, 9 ans et Manon, 6 ans, aient toujours des produits frais fabriqués à partir de matières premières naturelles, autres que chimiques.
Je pense que je ne fais rien de spécial. Je n'ai retrouvé que quelques bonnes pratiques que l'entreprise avait oubliées il y a 50 ans.
Madeleine Deleporte
Selon la World Resources Institute l’équivalent de 750 milliards d’euros de produits alimentaires sont perdus ou jetés chaque année dans la chaîne de production et de distribution. Une perte qui cause également d’énormes dégâts à l’environnement, contribuant de manière significative aux émissions nocives. Les déchets jetables (que nous essayons aujourd'hui de relocaliser avec des projets intéressants comme celui de routes en plastique o de l'impression 3D) polluent l'eau et la terre.
En Afrique subsaharienne, la Banque mondiale a calculé qu'une réduction des déchets de 1 % (un pour cent) apporterait des gains économiques d'environ 40 millions d'euros par an.
Capital de réutilisation
Roubaix, c'est l'histoire qu'on aime tous, avouons-le. L'histoire d'une pauvre Cendrillon qui devient une splendide princesse : enfin, peut-être pas tout de suite, mais aujourd'hui des délégations officielles étrangères arrivent dans la ville pour tirer les leçons de cette expérience. Même les avantages du tourisme.
« Nous avons réduit de moitié les déchets chez les participants au projet » dit fièrement le maire Guillaume Delbar. "Dans certains foyers jusqu'à 80%". Le projet zéro déchet a un effet tangible sur le pouvoir d'achat : certaines familles parviennent à économiser jusqu'à 3000 euros par an.
La troupe grandit
Plus de 50 magasins et bars dans les écoles de la ville sont parmi les derniers à rejoindre le programme. L'enseignant Abigaïl Schnunt elle était sceptique et avant de s'impliquer il y a 8 mois, elle pensait qu'un mode de vie zéro déchet était trop compliqué à suivre.
"Maintenant, je réalise que cela ne prend pas plus de temps, juste des routines différentes." dit Abigayil, qui a changé ses habitudes pour le bien-être de ses trois enfants. Des produits de plus petite taille, des achats auprès de commerçants à proximité sans passer par les supermarchés, des enveloppes et des récipients en verre rapportés de chez eux font partie des petites mesures adoptées. « Parfois, le prix au kilo est plus élevé, mais on mange mieux et on achète mieux. »
Traverser le monde sur un voilier pour sensibiliser est une noble intention, mais si vous voulez savoir quoi faire dans le béton, promenez-vous à Roubaix.