L'un des principaux obstacles sur la voie de la transition énergétique ? Une mer de bâtiments vétustes et inadaptés : une source majeure d'émissions qu'il est difficile de réprimer rapidement et économiquement.
Savez-vous combien de temps nous avons pour éviter le pire impact du changement climatique ? Moins de 30 ans (certains rapports dit même 12).
Ecoworks, une robe toute verte pour les bâtiments

Dans une giga-usine allemande, un groupe de robots construit des sections préfabriquées modélisées pour s'adapter précisément aux murs d'un ancien complexe d'appartements comme une seconde peau. Une sorte de "couverture", comme celle des téléphones portables, qui sert à réduire considérablement la consommation énergétique du bâtiment.
Ecoworks, la start-up à l'origine du nouveau système, commence par numériser en 3D une installation, à l'intérieur comme à l'extérieur, créant ainsi son jumeau numérique. "Avec un jumeau numérique, vous pouvez automatiser un planning, ce qui prendrait normalement des mois et beaucoup d'ingénieurs et d'architectes", explique le fondateur. Emmanuel Heisenberg. À ce stade, chaque élément préfabriqué est construit à l'avance : chacun des panneaux comprend déjà des fenêtres, une ventilation, des systèmes. Le "bouchon" du bâtiment est un toit modulaire avec des panneaux solaires intégrés.
Temps d'installation sur place ? Les travailleurs peuvent prendre seulement 20 minutes pour chaque panneau. La conversion d'un bâtiment entier, y compris le remplacement de la chaleur fossile, se fait en semaines et non en mois (ou années) requis par les méthodes traditionnelles.

Solution préfabriquée
Heisenberg, un entrepreneur dans le domaine des énergies renouvelables, a essayé de partager sa vision d'une couverture préfabriquée avec plusieurs entreprises de construction, mais aucune d'entre elles ne l'a écouté. « Au cœur du problème, c'est toute l'industrie de la construction, dit-il, qui investit moins de 1 % en recherche et développement. Il a donc décidé de créer sa propre entreprise et de développer le processus le plus automatisé possible.
L'entreprise a suivi l'évolution de la consommation d'énergie dans l'un de ses premiers projets : un complexe d'appartements des années 1930 dans une petite ville allemande. Le bâtiment de 12 logements utilisait 450 kilowattheures d'énergie par mètre carré avant la rénovation - l'une des structures les moins efficaces d'Allemagne. Il produit désormais plus d'électricité qu'il n'en consomme.
"Après l'intervention, le bâtiment est à émissions négatives", confirme Heisenberg. D'ici deux ans, Heisenberg prévoit que le bâtiment aura entièrement compensé son impact écologique de la construction, en tenant également compte des émissions provenant de la production de panneaux solaires.


Les prochaines étapes
L'entreprise travaille désormais sur 7 nouveaux projets pour cet été, et surtout sur l'élargissement de sa gamme. Rien qu'en Allemagne, selon l'Agence allemande de l'énergie, une restructuration est nécessaire plus de 30 millions d'appartements dans les 25 prochaines années. Et une prochaine loi européenne pourrait "forcer" les propriétaires des bâtiments les plus inefficaces à changer les choses en seulement 5 ans.
Même cette méthode peut ne pas suffire : Heisenberg essaie de collaborer avec le gouvernement pour créer des codes de construction standardisés. L'intelligence artificielle d'Ecoworks sélectionne les bâtiments les plus adaptés pour y appliquer la « couverture » énergétique préfabriquée. Évidemment, il est plus facile de "coudre une robe" pour de simples complexes de construction, réalisés en blocs.
La prochaine étape consiste à commencer à "couvrir" les écoles et les maisons unifamiliales, puis à sortir des frontières allemandes. Le défi mondial exige rapidité et intelligence : Ecoworks est prêt à offrir les deux.