Les efforts d'extension des capacités de stockage de données poussent l'utilisation des technologies actuelles (disques durs HDD, disques solides SSD, etc.) aux limites de leurs capacités, tant pour les données qu'elles peuvent contenir que pour l'espace qu'elles peuvent occuper. Pour cette raison, la "course" au stockage des données dans l'ADN se poursuit à toute allure.
Stocker les données dans l'ADN : où en est-on ?
Imaginez pouvoir transformer chaque élément de données dont vous disposez en une séquence de base d'ADN. Vous pourriez placer ces brins d'ADN synthétisés dans un espace minuscule, disons 1 millimètre cube. Savez-vous combien de données nous pourrions y mettre, selon les dernières études? 9 terabyte. Et pour lire ces données ? Simple, il suffit de séquencer l'ADN pour obtenir le code binaire d'origine. Inutile de dire que ce processus de mémorisation de l'ADN présente un certain nombre d'avantages incroyables par rapport aux méthodes traditionnelles. Ok, je l'ai rendu très facile, mais où en est-on vraiment avec le développement de cette technologie ?

Je vous présente Biomemory
A la start-up française Biomémoire sont convaincus que l'ADN, considéré comme une technologie d'avenir pour le stockage de données, n'arrivera pas assez tôt pour faire face à l'augmentation rapide du contenu nous produisons. Selon leurs estimations, en effet, d'ici 2025, l'humanité aura généré 175 zettaoctets de données. Un chiffre avec 21 zéros, pour ainsi dire. Alex Mouradian, PDG de Biomemory, donne plus de détails sur cette innovation révolutionnaire en matière de stockage de données.
Quelques mots sur cette startup de stockage de données « organique » :
fondée en juillet 2021 par trois experts du secteur : Stéphane Lemaire, Pierre Crozet e Erfane Arwani, la startup est la "fille" de la recherche menée au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et à Sorbonne Université, où Lemaire et son équipe ont développé une méthode innovante de stockage des données à l'aide de l'ADN. Cette méthode a ensuite conduit à la création d'une technologie brevetée appelée "DNA Drive".
Cette technologie permet de stocker physiquement des données sur de longues molécules d'ADN biocompatibles et bioprotégées. Une solution de stockage de données durable, avec une capacité pratiquement illimitée et la possibilité d'être facilement copiée biologiquement à très faible coût. Biomemory se concentre désormais sur la miniaturisation et l'automatisation d'un dispositif d'assemblage d'ADN microfluidique intégré et continu, dans le but d'atteindre des marchés intermédiaires.

Stockage des données dans l'ADN : combien de temps cela prendra-t-il ?
Comme vous pouvez l'imaginer, ce n'est pas facile. Pour que le stockage de l'ADN soit pratique, nous devons pouvoir le synthétiser à grande échelle et à un coût abordable. Actuellement, le coût du stockage de l'ADN dans des oligonucléotides est supérieur à 1000 XNUMX €/Mo, ce qui a empêché l'utilisation de cette technologie pour le stockage massif de données. Cependant, lorsque nous pourrons synthétiser l'ADN à une échelle (beaucoup) supérieure et à moindre coût, nous pourrons enfin exploiter le potentiel de ce matériau pour stocker nos données de manière sûre et fiable. Et avec des taux d'erreur minimisés, nous pouvons être sûrs que nos informations seront conservées intactes pendant des années et des années à venir.
"Au sein du 2030", déclare Mouradian, " nous nous efforcerons de créer un appareil qui puisse fonctionner de manière autonome et qui s'adapte à la taille actuelle des centres de données, en particulier des serveurs en rack. Cet outil pourra accepter différents types de consommables, comme les cartouches d'encre ADN, ce qui lui permettra de fonctionner au mieux et de le rendre interopérable avec d'autres appareils de la chaîne de valeur des données."
Un "retour vers le futur", en somme. Nous partirons d'ordinateurs de la taille d'un placard, mais au lieu de grosses bandes et de cartes perforées, il gérera l'ADN et toutes les informations du monde "d'ici à l'éternité".