Quand vous dites « perdre votre peau » : le département de génie chimique de l'Université de Waterloo a développé de nouveaux tissus intelligents, programmables et sensibles à la température et à l'électricité. Lorsqu’ils sont stimulés, ils changent de couleur et de forme. Qu'est-ce que ça veut dire? À première vue, je dirais des vêtements qui réchauffent en se rendant au bureau en hiver, ou des pare-chocs qui reprennent leur forme initiale après un accident. En réalité, cela pourrait être bien plus.
Et le meilleur, c'est que ces tissus sont fabriqués avec des fibres polymères nano-composites obtenues à partir de plastiques recyclés. En deux mots : bon marché et (plutôt) durable.
Un monde d'applications pratiques
Dr Milad Kamkar, premier auteur de la recherche publiée dans la revue Small (je te le mets en lien ici), affirme que ce matériau a un potentiel énorme. Dans de nombreux domaines : en premier lieu l’intelligence artificielle, la robotique et la réalité virtuelle. En fait, je n'y avais pas pensé : pensez à des gants ou des vêtements capables de transmettre de la chaleur ou des stimuli physiques lors d'une expérience de réalité virtuelle. Les programmes de formation pourraient être grandement améliorés grâce à cet outil (oui, il n’y a pas que les jeux vidéo).
Le design innovant de ces tissus, comme mentionné, est le résultat de l'union de matériaux souples et rigides. Combine des composites polymères haute performance et de l'acier inoxydable dans une structure tissée très fine. Les chercheurs ont créé un dispositif similaire à un métier à tisser traditionnel pour tisser des tissus intelligents, obtenant ainsi un processus extrêmement polyvalent et un contrôle macroscopique des propriétés du matériau.
Comment travaillent-ils
La recherche sur les tissus intelligents découle de la science de biomimétisme, explique Kamkar, directeur du Multi-scale Materials Design (MMD) Centre à Waterloo. Grâce à sa capacité à interagir avec l’environnement pour surveiller les écosystèmes sans les endommager, ce matériau représente une incroyable innovation. Il peut être activé, explique le chercheur, par une tension électrique plus faible que les systèmes précédents, ce qui le rend plus économe en énergie et plus économique. Sans oublier le fait que la basse tension permet l’intégration dans des appareils plus petits et plus portables, ce qui la rend adaptée aux appareils biomédicaux et aux capteurs environnementaux.
Tissus programmables : les prochaines étapes
Le prochain objectif est d’améliorer les performances en termes de mémoire de forme pour des applications dans le domaine de la robotique. L'idée est de construire un robot capable de porter et de transférer du poids efficacement pour effectuer des tâches spécifiques, avec une étreinte... "chaleureuse", puis en le laissant refroidir.