Un diagnostic précoce est essentiel en matière de cancer du sein. En fait, s'il est identifié à temps, cette tumeur a un taux de survie à 5 ans de 99 %. Cependant, il n’est pas toujours facile ni confortable pour les femmes de se soumettre régulièrement à des examens cliniques des seins (ECC), souvent vécues avec embarras ou peur.
Ce serait une autre histoire si ces examens des seins pouvaient être effectués rapidement, sans douleur et de manière confidentielle dans des endroits facilement accessibles comme les pharmacies ou les cliniques de quartier. C’est ce que promet le nouveau robot « ressenti » développé par une équipe de chercheurs de l’université de Bristol au Royaume-Uni. Je relie l'étude ici. Grâce à une combinaison de capteurs et d’intelligence artificielle, cet appareil peut fournir des résultats plus précis que ceux d’un médecin spécialiste, ouvrant la voie à une révolution dans la prévention et le diagnostic précoce du cancer du sein.
Le défi du diagnostic précoce
Malheureusement, mon histoire familiale a été traversée par un épisode douloureux lié au cancer du sein. C’est pourquoi je ne peux m’empêcher de penser aux milliers de vies qui pourraient être sauvées chaque année si toutes les femmes avaient accès à des examens des seins réguliers et précis. Pourtant, malgré les campagnes de sensibilisation à l’auto-examen et les progrès de la recherche médicale, de nombreuses femmes évitent ou reportent encore les contrôles, souvent par peur, par honte ou par simple désagrément.
C'est un paradoxe qui nous fait réfléchir sur les barrières, non seulement pratiques mais aussi psychologiques et culturelles, qui empêchent les femmes de prendre soin de leur santé. Des barrières qu’aucun progrès technologique ne peut à lui seul faire tomber, mais qui nécessitent un changement plus profond. Si nécessaire, des technologies comme celle-ci peuvent faire leur part. Un examen des seins réalisé par un robot, dans un environnement familier et discret comme une pharmacie, pourrait être perçu comme moins invasif et embarrassant qu'un examen effectué par un médecin dans un cabinet médical spécialisé dans le rhume. Cela pourrait encourager davantage de femmes à subir des examens réguliers, augmentant ainsi les chances d’obtenir un diagnostic rapide. Un grand « pourquoi pas ? ».

La technologie au service de la santé
Le robot « ressenti » n’est pas seulement une question de confort et d’accessibilité. C’est aussi et surtout une question de précision du diagnostic. Grâce à ses capteurs avancés et à son intelligence artificielle, un appareil avancé peut détecter les anomalies et les nodules même en profondeur, même là où le contact humain pourrait échouer. Une précision qui pourrait faire la différence entre un diagnostic précoce et un diagnostic tardif, entre la vie et la mort.
Bien entendu, aucune machine ne pourra jamais remplacer complètement l’expérience et l’intuition d’un médecin. Mais dans un domaine comme l’oncologie, où les marges d’erreur peuvent être fatales, disposer d’un outil complémentaire, objectif et infaillible peut s’avérer un avantage inestimable. Un avantage que la technologie, si elle est bien dirigée, peut offrir.
Examens des seins « robotisés » et avenir de la prévention
Nous avons déjà observé l’émergence de «Des mini-cliniques d’IA omniprésentes» pour la mammographie également dans les supermarchés. Je ne peux même pas imaginer que les robots « palpateurs » deviennent de plus en plus courants et intégrés dans notre routine de soins de santé. Faire un examen des seins sera un jour aussi simple que de mesurer sa tension artérielle à la pharmacie : un geste rapide et indolore, presque banal au quotidien, mais qui peut sauver une vie.
Ce sera un beau changement, qui verra la prévention non seulement comme un devoir, mais comme un acte d’amour envers soi-même et envers les autres. Un changement qui peut commencer même par un petit geste, comme réserver un test à la pharmacie.
Des doutes et des questions ? Pourtant j'en ai. Que signifie confier notre santé à une machine ? Quels sont les limites et les risques de cette délégation ? Pouvons-nous garantir que les bénéfices de l’innovation soient équitablement répartis, atteignant ceux qui en ont le plus besoin ?
Ce sont des questions auxquelles il n’existe pas de réponses simples ou sans ambiguïté. Nous les construirons ensemble si nous voulons un avenir dans lequel, peut-être, aucune femme ne devra jamais mourir d’un cancer qui aurait pu être évité.