La ligne rouge de tension s'étend entre Bruxelles et San Francisco, et constitue une « faille » qui peut ébranler les fondements d'Internet. D'une part, le Commission européenne brandit la loi sur les services numériques comme un bouclier contre la désinformation. De l'autre, Elon Musk et son complot X Cry, dénonçant les tentatives de parvenir à un accord avec lui pour faire censurer le contenu de ses réseaux sociaux et éviter des sanctions. Des règles claires ? Censure sociale ? Tous les éléments sont réunis pour une escarmouche totale, qui pourrait redéfinir les limites de la liberté d’expression en ligne.
Le clash entre X et la Commission européenne
La Commission européenne a lancé une offensive contre X, la plateforme anciennement connue sous le nom de Twitter, l'accusant de violer le Loi sur les services numériques (DSA) dans plusieurs domaines critiques. Cet acte marque l’escalade d’une tension croissante entre les régulateurs européens et l’une des plateformes sociales les plus influentes au monde.
La Commission a informé X de son avis préliminaire selon lequel elle enfreint la loi sur les services numériques (DSA) dans les domaines liés aux dark patterns, à la transparence de la publicité et à l'accès aux données pour les chercheurs.
Extrait du communiqué de presse de la Commission européenne
cette déclaration de la Commission met en lumière des préoccupations spécifiques concernant les pratiques de X, soulevant des questions cruciales sur la censure des médias sociaux et la réglementation des plateformes numériques. Mais procédons dans l'ordre (ou du moins essayons).
Les accusations de la Commission européenne
La Commission a souligné trois principaux domaines de préoccupation :
- L'interface des comptes vérifiés avec la « coche bleue », qui selon la Commission trompe les utilisateurs.
- Non-respect de la transparence publicitaire requise.
- Défaut de fournir aux chercheurs un accès aux données publiques comme l'exige le DSA.
Ces allégations soulèvent des questions fondamentales sur l’équilibre délicat entre la liberté d’expression en ligne et la nécessité de réglementer le contenu numérique pour protéger les utilisateurs.
La réponse choc d'Elon Musk : la censure sociale
La réaction de Musk aux accusations de la Commission a été rapide et incendiaire. Dans un tweet, le PDG de
La Commission européenne a proposé à X un accord secret et illégal : si nous censurions silencieusement le contenu sans en parler à personne, ils ne nous imposeraient pas d'amende. Les autres plateformes ont accepté cet accord. X ne l'a pas fait.
Cette déclaration de Musk jette une ombre inquiétante sur le débat, suggérant l’existence d’accords secrets entre l’UE et d’autres plateformes de médias sociaux pour mettre en œuvre des formes non déclarées de censure des médias sociaux. Si les accusations de Musk étaient vraies (et pour l’instant il n’y a aucun démenti), la crainte d’un contrôle omniprésent de la pensée et de la parole dans l’Occident démocratique trouverait une confirmation pénible.
Voici une réécriture différente de la pièce :
Réponse acerbe de Breton : pas d'accord secret avec
Le Commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, n'a pas perdu de temps pour répondre aux accusations de Musk. Dans un tweet cinglant, il a catégoriquement nié l’existence d’accords secrets :
Soyez notre invité, Musk. Il n'y a jamais eu – et il n'y aura jamais – d'« accord secret ». Avec quelqu'un.
Breton a ensuite clarifié le processus, inversant le récit de Musk :
C'est votre équipe qui a demandé à la Commission d'expliquer le processus de résolution et de clarifier nos préoccupations. Nous l'avons fait conformément aux procédures réglementaires établies.
Le commissaire a souligné que la loi sur les services numériques (DSA) donne à toutes les grandes plateformes, y compris X, la possibilité de proposer des engagements pour résoudre tout litige. La décision, précise Breton, appartient entièrement à X :
C'est à vous de décider si vous souhaitez ou non proposer des engagements. C’est ainsi que fonctionnent les procédures d’État de droit.
Avec une touche de défi donc, Breton concluait son message par une allusion à un éventuel conflit juridique :
À bientôt (au tribunal ou pas).
Cette réponse ferme non seulement nie les accusations de Musk, mais attire également l'attention sur la transparence du processus réglementaire de l'UE, suggérant que la balle est désormais dans le camp de X pour décider comment procéder.
Les implications pour la liberté d’expression en ligne
L’affrontement entre X et la Commission européenne soulève des questions cruciales sur la nature de la liberté d’expression à l’ère numérique. D’une part, il est nécessaire de lutter contre la désinformation et de protéger les utilisateurs contre les contenus préjudiciables. D’un autre côté, il existe le risque que des réglementations trop strictes aboutissent à des formes de censure des médias sociaux qui portent atteinte aux principes fondamentaux d’une société ouverte.
Le rôle de la loi sur les services numériques
Il Loi sur les services numériques, au centre de cette controverse, a été conçu comme un outil visant à rendre les plateformes en ligne plus responsables et transparentes. Cependant, sa mise en œuvre s’avère être un champ de mines de complexités juridiques et éthiques.
La transparence et la responsabilité en matière de modération du contenu et de publicité sont au cœur du DSA.
Cette déclaration de la Commission souligne l'importance que l'UE accorde à ces principes, mais soulève également des questions sur la manière dont ils peuvent être appliqués sans étouffer l'innovation ni restreindre indûment la liberté d'expression.
Censure sociale et liberté d'expression : les conséquences possibles pour
Si les allégations de la Commission se confirment, X pourrait faire face à des sanctions importantes :
Si les avis préliminaires de la Commission étaient finalement confirmés, la Commission adopterait une décision de non-conformité qui
pourrait entraîner des amendes pouvant aller jusqu'à 6 % du chiffre d'affaires annuel mondial total du fournisseur.
Ces sanctions potentielles représentent un menace existentielle pour X et pourrait avoir des impacts considérables sur l’ensemble de l’écosystème des médias sociaux.
Censure des réseaux sociaux ou réglementation anti-troll ? Le précédent pour les autres plateformes
L'affrontement entre X et la Commission européenne (qui fait suite à une annonce pareil j'accuse commercialisé aux États-Unis) n’est pas un cas isolé, comme le déclare Musk lui-même. La Commission a également ouvert une procédure formelle contre TikTok, AliExpress e Meta, signalant une intensification des efforts de réglementation dans le secteur numérique.
Cette approche plus agressive des autorités européennes pourrait conduire à une refonte significative du paysage des médias sociaux, avec des implications sur la censure des médias sociaux, la vie privée des utilisateurs et la liberté d'expression en ligne.
Le rôle des lanceurs d’alerte
Un élément intéressant de cette histoire est l’introduction par la Commission d’un outil destiné aux lanceurs d’alerte :
La Commission a également mis en place un outil de dénonciation, qui permet aux employés et autres personnes informées de contacter la Commission de manière anonyme.
Cette décision pourrait encourager la divulgation de pratiques douteuses au sein des plateformes de médias sociaux, ajoutant ainsi une complexité supplémentaire au débat sur la censure et la transparence des médias sociaux.
L'avenir de la réglementation des médias sociaux
L’affrontement entre X et la Commission européenne représente un tournant crucial dans l’histoire de la régulation d’Internet. L’issue de cette bataille pourrait définir le futur équilibre entre la liberté d’expression en ligne et la nécessité de protéger les utilisateurs contre les contenus préjudiciables et la désinformation.
La relation entre les géants de la technologie et les régulateurs entre dans une nouvelle ère, caractérisée par une surveillance accrue et des conflits potentiels. Le défi sera de trouver un équilibre qui préserve l’innovation et la liberté d’expression, tout en répondant aux préoccupations légitimes concernant la sécurité et la transparence en ligne.
En attendant que des éclaircissements arrivent sur les pratiques « sous la table » dénoncées par Musk, la bataille entre X et l'UE continue. Il ne s’agit pas simplement d’un affrontement entre une entreprise et un régulateur, mais bien d’une confrontation qui définira les contours de notre société numérique pour les années à venir.