Le sang qui coule dans vos veines peut-il être si rare ? Pour une Guadeloupéenne de 60 ans, la réponse est simple : unique au monde. Son nouveau groupe sanguin, baptisé « Gwada négatif« Il a fallu quatorze ans de recherche pour l'identifier et il s'agit désormais officiellement du 48e système de classification jamais découvert dans l'histoire de l'humanité.
Pour être plus clair (mais tout aussi romantique, eh eh) : c'est une goutte de sang qui a réécrit les manuels de médecine transfusionnelle et ouvert de nouvelles perspectives pour les patients atteints de groupes rares. L'héroïne de cette histoire scientifique l'ignorait, mais elle le portait en elle. un code génétique jamais vu auparavant, hérité des deux parents.
Un mystère qui a commencé en 2011
L'histoire commence dans un hôpital parisien, lors d'un contrôle préopératoire de routine. Le patient, alors âgé de cinquante-quatre ans, subit des analyses sanguines standard lorsque les techniciens du laboratoire remarquent une anomalie : un anticorps mystérieux qui ne correspond à aucune classification connue. Thierry Peyrard, biologiste médical de laInstitut français du sang (EFS), se souvient de ce moment comme du début d’une énigme qui semblait insoluble.
À l'époque, les technologies disponibles ne permettaient pas de poursuivre les investigations. L'anticorps anormal fut catalogué et archivé, en attendant des instruments plus sophistiqués. La femme retourna à sa vie quotidienne, ignorant qu'elle portait en elle l'une des découvertes les plus importantes de la médecine moderne. Comme nous l'avions prévu il y a quelque temps, le monde des groupes sanguins cache encore de nombreux secrets.
Un nouveau groupe sanguin révélé par l'ADN
En 2019, Slim Azouzi L'équipe de chercheurs décide de rouvrir le dossier. Grâce au séquençage génétique à haut débit, ils analysent l'intégralité du génome de la patiente : environ 22.000 XNUMX gènes passés au crible. Le résultat les laisse sans voix. La femme présente une mutation génétique jamais observée auparavant, héritée de ses deux parents. Cette particularité a donné naissance à un groupe sanguin totalement inédit.
Le classement officiel arrivera en juin 2025, lorsque le Société internationale de transfusion sanguine reconnaît à Milan l'existence du 48e système de groupes sanguins humains. Le nom choisi, « Gwada négatif », rend hommage aux origines guadeloupéennes du patient (Gwada est le surnom affectueux de l'île) et appartient au système PigZ.

Nouveau groupe sanguin, incompatibilité totale et recherche de nouveaux porteurs
La rareté du nouveau groupe sanguin pose de réels défis médicaux. Le patient est littéralement incompatible avec tout autre être humain pour des transfusions. En cas d'intervention chirurgicale ou d'urgence médicale, ne peut recevoir du sang que de lui-même.
Découvrir de nouveaux groupes sanguins signifie offrir aux patients atteints de groupes sanguins rares un meilleur niveau de soins
Thierry Peyrard souligne que cette découverte ouvre de nouvelles perspectives en médecine transfusionnelle. Les chercheurs développent actuellement des protocoles spécifiques pour identifier d'autres porteurs du gène muté, en se concentrant principalement sur les communautés de Guadeloupe et des Caraïbes.
L'avenir de la médecine transfusionnelle
La découverte d'un nouveau groupe sanguin montre que la génétique humaine réserve encore des surprises. Depuis 1900, année où Karl Landsteiner Après avoir identifié le premier système ABO, la science a progressivement révélé la complexité de la compatibilité sanguine. Selon des études récentes, le rythme des découvertes s’est accéléré ces dernières années grâce aux améliorations des techniques de séquençage génétique.
Les experts espèrent que l'identification d'un plus grand nombre de personnes porteuses du nouveau groupe sanguin Gwada-négatif pourrait améliorer les options thérapeutiques pour les patients atteints de groupes sanguins rares et faciliter la recherche sur les maladies auto-immunes ou les rejets de greffe. Si vous êtes là, amis Gwada, n'hésitez pas à sonner !