La biosphère fascine toujours les inventeurs, toujours à la recherche des solutions adoptées par la faune et la flore : le biomimétisme est un formidable stimulant au progrès (et à la pérennité) de la technologie. Dans ce cas on parle de nanobionique végétale, un domaine fascinant qui se traduit par une solution : l'éclairage écologique.
Dans la petite ville de Rambouillet, près de Paris, on trouve une rangée de lampadaires alimentés par des organismes vivants : et d'autres objets bioluminescents devraient être installés dans les mois à venir.
L'inspiration pour ce concept d'utilisation de la lumière naturelle (et non du soleil) vient de la startup française Glowee, qui a créé des tubes d'eau salée spéciaux avec des bactéries bioluminescentes pour fournir aux lieux publics une lumière résolument atmosphérique.
La bioluminescence
La production de lumière chez les êtres vivants est un phénomène observé sur terre et dans l’eau. Selon BBC , est présent dans le 76% des créatures des grands fonds ainsi que dans les lucioles, les poissons et les champignons.
J'ai dit il y a trois ans les premiers pas de Glowee, qui exploite le don de lumière d'une bactérie marine appelée Aliivibrio fischeri. Il le récolte au large des côtes françaises et le cultive dans des aquariums marins avant de le déplacer vers ces tubes spéciaux.
Il n’est pas nécessaire de tirer de l’énergie d’un réseau électrique. Pour maintenir le système « vivant » (il faut le dire) il suffit de nourrir les bactéries (nutriments de base et oxygène). Il s’agit d’une alternative bien plus écologique à tous les combustibles fossiles utilisés pour fabriquer ou faire fonctionner n’importe quelle ampoule.
Comment les lumières bioluminescentes s'éteignent-elles ?
Où est l'interrupteur pour les lampes bioluminescentes ? Pour les désactiver, les opérateurs peuvent simplement « mettre en pause » l’oxygène qui nourrit les bactéries. Cela place les organismes dans un état anaérobie dans lequel le métabolisme, qui va de pair avec la bioluminescence, ne se déroule pas.
Sandra Rey, fondateur de Glowee, constate que ces lampes organiques sont moins chères et moins polluantes. Ils utilisent également moins d’eau que nécessaire pour produire des lumières LED. L'entreprise est en pourparlers avec 40 villes en France, Belgique, Suisse et Portugal pour allumer ces lumières partout.
Évidemment, cette nouvelle ne signifie certainement pas que les lampes bioluminescentes constituent déjà un remplacement parfait. Ils doivent être « alimentés » au moins une fois par mois, sinon plus, ils ne sont pas aussi lumineux qu'une LED et sont sensibles aux changements brusques de température. En d’autres termes, ils vivent. Glowee travaille à les améliorer, et en tout cas les domaines d'application possibles sont nombreux.
En général, il serait bien que les villes changent le monde même dans lequel elles utilisent la lumière : avoir des atmosphères plus détendues et des systèmes nanobioniques inciterait les gens à être plus respectueux de l'environnement et de la biodiversité.
Dans l’ensemble, les lumières bioluminescentes constituent une option qui pourrait également contribuer à réduire la pollution lumineuse et à moins perturber le comportement naturel de nombreux animaux. Pour moi c'est un OUI.